Les mots délivrent

Voyage en Colombie-Britannique

C’est en portant des livres que j’ai appris à peser mes mots. Pourtant, dès que l’on ouvre les pages d’un Livre, si l’on délivre les mots, les maux s’envolent, car les mots sont faits avec des plumes, comme les Oiseaux, ils sont libres. Mais aussitôt le livre referme, le mot redevient sauvage, indompté et pesant comme L’Albatros avec ses ailes de géant. Les mots, c’est lourd et je pèse mes mots en disant cela.

C’est en me retrouvant face à des piles de livres que j’ai pris conscience du poids des mots. Quand on sait Qu’un kilo est égal à 2, O4 livres, combien de kilos de livres vais-je devoir transporter afin de me libérer de Tous ces maux ? Combien de livres avant d’être libre ? Le savoir est une enclume volatile comme les vers Pesant de Milton évoquant le paradis perdu ou les mots ne faisaient pas mal.

Mais les mots, aussi pesant soient-ils, ne doivent pas nous faire peur. Nous pouvons les apprivoiser. En Faire nos amis. Nos amis mots de compagnie. Les mots sont les messagers des idées qui elles sont légères. Les mots, c’est comme une onde sur l’eau, c’est l’empreinte fragile du temps. C’est la vapeur de l’éther, la Brume subtile de l’air, c’est la terre que l’on façonne afin de donner corps à son âme. Les mots sont L’écorce de l’arbre, l’encre est la sève de mon hêtre des racines jusqu’à la feuille.

Des mots sur des feuilles faites avec des arbres, des arbres sur des feuilles faites avec des mots. Les feuilles Compilées dans un livre. Un livre empilé sur d’autres livres formant des tours fragiles, le savoir est un géant, aux pieds d’argiles, Les mots paniques,

Les mots voyagent près de la valise, je lève l’ancre,

En compagnie d’un vol de mots sauvages,

Vers d’autres rivages en liberté,

Les mots que l’on empile sans le savoir dans notre tête jusqu’à trouver l’essence subtile des idées. N’ayons pas peur des mots. Vivre un monde sans frontières ou les mots voyagent dans toutes les langues, il suffit d’écouter la lyre en délire et la danse des mots se met en place dans une grande symphonie Silencieuse, les mots sont comme des notes de couleurs d’un parfum dont l’essence même est le monde.

Les mots sont les accords subtils que nous passons avec nous même et l’univers

Écrire est lourd de conséquence. C’est l’écho du vide qui est en nous.

Les mots vibrent en silence, semant l’harmonie ou le chaos.

Les mots construisent et détruisent des empires.

Les mots emprisonnent ou délivrent.

Les mots mis bout à bout forment des pyramides.

Et les pyramides, c’est lourd, même à l’envers et contre tous !

La poésie n’allège pas le tout, les vers sont fragiles surtout à pied.

La poésie en pieds, c’est fini ! Vive la poésie de deux mains !

Qui s’unissent enfin pour dire la vérité,

Ce sont les tours de verre qui tombe à Babylone, ainsi je parlerai sans détours,

Écrivez tous vos maux sur un papier

Et faites donc de l’origamie aeropoétique,

Ouvrez bien grand la fenêtre de votre esprit

Et lancez vos idées dans le ciel,

Laissez les flotter,

Légères comme l’air,

Des mots naissent, des plumes qui explosent

Et les plumes sont les ailes de nos pensées,

Mais il faut apprendre à poser ses mots,

Et ce n’est pas uniquement le métier de l’homme de lettres,

Mais le devoir de chaque être, car les mots sont une arme, une larme, une alarme

Un silencieux vacarme ou les maudits sont simples

Les maux des livres, les mots dits avec le cœur.

Nelson Colombie Britannique | Canada le 10 Novembre 2008